Toutes les startups s’imaginant aujourd’hui en Airbnb, Facebook et autres Instagram en puissance, le Growth Hacking est désormais très tendance : tout le monde en parle, sans trop savoir ce que recouvre cette appellation un peu barbare.
Wikipédia évoque un « bidouillage de la croissance » ; mais plus certainement devrait-on parler de la « pirater » : les hackers en informatique ne sont pas toujours des personnages très recommandables !
Toujours selon l’encyclopédie en ligne, il pourrait se définir comme un « ensemble de techniques de marketing permettant d’accélérer rapidement et significativement la croissance (=growth) d’une start-up ».
On se situe ici dans une démarche de type « test and learn » poussée à son extrême : on tente une action pour voir si ça fonctionne, si ça marche, on amplifie, sinon, on passe à autre-chose – et ainsi de suite.
Comme pour le pirate, tous les moyens sont bons : le hacker n’a rien à perdre, et surtout, tout à gagner ; d’autant plus qu’il manque de temps : les Uber, Blablacar et autres Airbnb ne furent ni le premiers, ni mêmes les meilleurs sur leurs marchés – mais ils furent les premiers à percer, à atteindre la taille critique qui leur permit d’enterrer la concurrence.
Le Growth Hacking constitue donc une stratégie de l’urgence destinée à des startups dont le business model apparaît aisément réplicable – et qui, encore une fois, n’ont rien à perdre : peut-il s’appliquer à des entreprises établies ?
Rien de moins sûr…
D’une part, même en cassant ses silos, une entreprise importante n’aura jamais la réactivité d’une startup : mieux vaut générer ses spin-offs, avec les moyens nécessaires à leur établissement… et la pression nécessaire pour qu’elles se lancent à l’assaut de leurs marchés à la hache d’abordage.
Par ailleurs, les entreprises établies n’ont pas « rien à perdre », bien au contraire ! Quant à l’urgence, elle n’est pas la même : leurs concurrents également ont leurs pesanteurs.
A vouloir aller trop vite, Samsung s’est brulé les ailes avec ses derniers Galaxy Note… et là, il avait beaucoup à perdre – et moins à gagner en se montrant plus rapide qu’Apple !
Les grandes entreprises condamnées à l’immobilisme ? Certainement pas !
Qu’est-ce que le Growth Hacking, sinon une subtile alliance d’intuition et de réalisme ?
Intuition + réalisme, le cocktail existe par ailleurs depuis longtemps, les marketers appellent ça… le Design Thinking : à chacun ses méthodes et ses outils.
A noter: Adwise présente un cas de Design Thinking au Lab (Adetem), mercredi 11 janvier 2017 à 8h30 !