Gary, tu codiriges Usine IO, quelle est sa mission ?
Oui, avec mes associés, Agathe et Benjamin. La mission d’Usine est d’accompagner tout porteur de projet de produit physique de la conception à l’industrialisation. Nous voulons devenir la référence en termes de développement de produit hardware au niveau mondial.
Les entreprises sont sommées d’innover de façon plus rapide et plus agile, y sont-elles prêtes ?
Les outils existent et sont facilement accessibles (software, hardware, ressources intellectuelles, physique, immobilières, …). Les mentalités évoluent elles aussi, nous sommes aux premières loges. Une première étape serait le déblocage de budgets dédiés aux prototypages de service ou de produit, en dehors des process internes, nécessaire je l’admets, mais contraire à l’agilité demandée dès la conception.
La révolution de l’imprimante 3D, la baisse du prix des pièces (capteurs, cartes électroniques..), les plateformes de crowdfunding, le CIR, tout concoure aujourd’hui au développement de l’innovation. Quels sont encore les freins ?
Ces éléments facilitent le prototypage, la R&D, l’accès au financement, et donc appellent de nouvelles vocations. Elles augmentent également les possibilités en termes d’innovation en ouvrant de tout nouveau champs des possibles. Elle augmente le nombre de projets de type Startup mais également les projets de type intraprenariaux. Quand un collaborateur proposait des innovations exclusivement logicielles, ces mêmes innovations intègrent désormais de plus en plus une composante physique (borne, capteurs, robot, drone, appareil électronique, etc). Ceci étant, ces évolutions ne facilitent en rien le passage à un produit industriel qui nécessite réseau, expertise, accompagnement. C’est ici que les nouveaux services comme le nôtre prennent tout leur sens : ils permettent de penser dès le départ à la future industrialisation et mise sur le marché du produit, qu’il soit BtoB, BtoC, BtoBtoC.., ou interne à l’entreprise.
Autre évolution clé, la Gen Y – et bientôt la Z – sont en empathie avec l’objet, et plus entreprenant : comment imagines-tu l’avenir de l’innovation ?
Difficile à dire. L’innovation, c’est un état d’esprit, une envie de casser les codes ou de trouver de nouvelles solutions non testées à des problèmes existants ou nouveaux. Elle a toujours existé, les évolutions sont plutôt sur l’accompagnement de ces solutions en interne à l’entreprise, la manière de les filtrer et celle de les implémenter.
En ce qui concerne l’objet, nous observons une accélération de l’adoption très rapide de nouvelle technologie physique, en particulier les capteurs ou les modes de fabrication comme la découpe laser et l’impression 3D. Les baisses de prix et d’accès à ces technologies permettent une itération plus facile et donc de nouvelles possibilités d’innovation dans des domaines autre que le software pur.